Sommairement, l’équité salariale consiste à attribuer à des emplois typiquement occupés par des femmes un salaire égal à celui d’emplois équivalents dans la même organisation, mais typiquement occupés par des hommes. Il s’agit du principe « un salaire égal pour un travail équivalent ».
Au Québec, l’équité salariale est un droit pour toutes les personnes salariées occupant un emploi typiquement occupé par des femmes.
Au Conseil du trésor, 12 programmes d’équité salariale ont été créés.
L’application de l’équité salariale est encadrée par la Loi sur l’équité salariale . Cette loi vise à corriger les écarts salariaux dus à la discrimination systémique fondée sur le sexe à l’égard des personnes qui occupent des emplois dans des catégories d’emplois reconnues comme étant à prédominance féminine.
Une catégorie d’emplois est constituée d’emplois ayant des caractéristiques communes (ex. : fonctions, qualifications, rémunération) et sa prédominance est déterminée, entre autres, par le stéréotype occupationnel, le taux d’occupation ou son évolution historique.
Les écarts salariaux s’évaluent au sein d’une même entreprise et d’un même programme d’équité salariale, sauf s’il n’y existe aucune catégorie d’emplois à prédominance masculine.
Une fois le programme initial d’équité salariale complété, une évaluation du maintien de l’équité salariale doit être réalisée tous les cinq ans afin de vérifier qu’aucun écart salarial ne s’est créé.
La Loi s’applique à tout employeur dont l’entreprise compte dix personnes salariées ou plus.
Le 9 avril 2019, le projet de loi no 10 a été adopté par l’Assemblée nationale. Il a eu pour effet de modifier plusieurs articles de la Loi sur l’équité salariale. Parmi les modifications apportées, il importe de souligner les éléments suivants :
Pour plus de renseignements concernant les articles de la Loi qui ont été modifiés ou ajoutés, nous vous invitons à consulter le projet de loi no 10 .
Après avoir complété son programme d’équité salariale (exercice initial), l’employeur doit évaluer tous les cinq ans si l’équité salariale est maintenue dans son entreprise.
Cette évaluation est effectuée pour vérifier si des événements survenus dans l’entreprise, depuis l’exercice précédent, ont recréé des écarts salariaux entre les catégories d’emplois à prédominance féminine et celles à prédominance masculine équivalentes, et pour déterminer les ajustements requis.
La Loi permet à l’employeur de réaliser cette évaluation seul, en comité de maintien de l’équité salariale ou conjointement avec une association accréditée.
Un employeur faisant seul l’évaluation du maintien doit réaliser un processus de participation. Dans le cadre de ce processus, l’employeur doit :
L’évaluation du maintien de l’équité salariale se conclut par un processus d’affichage qui doit débuter à la date anniversaire. Ce processus comprend un affichage des résultats et un nouvel affichage.
Affichage
Les résultats de l’évaluation du maintien de l’équité salariale doivent être affichés pendant 60 jours dans des endroits visibles et facilement accessibles aux personnes salariées. Tout au long de cet affichage, les personnes salariées peuvent demander des renseignements additionnels ou présenter leurs observations. L’affichage doit inclure les éléments suivants :
Nouvel affichage
Un nouvel affichage doit être effectué dans les 30 jours suivant la fin du premier affichage et comprendre :
Cet affichage dure 60 jours.
Toute personne salariée peut, dans les 60 jours qui suivent la date de l’affichage des résultats, demander des renseignements additionnels ou présenter ses observations au comité de maintien de l’équité salariale ou, à défaut, à l’employeur.
Une personne salariée peut déposer une plainte à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), notamment dans les circonstances suivantes :
Les plaintes doivent être déposées à l’aide du formulaire de la CNESST et respecter un délai prescrit.
Lorsqu’une plainte ou un différend compromet la capacité de l’employeur à respecter les délais imposés par la Loi sur l’équité salariale, celui-ci peut s’adresser à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) pour qu’elle fixe un nouveau délai afin de compléter le programme d’équité salariale, de déterminer les ajustements salariaux ou d’évaluer le maintien de l’équité salariale.
Ce délai n’a aucune incidence sur la date de versement des ajustements.
En raison des délais engendrés par les plaintes en traitement à la CNESST, le Conseil du trésor a obtenu une prolongation pour deux programmes ayant leur date anniversaire le 20 décembre 2020.