La norme de clavier canadienne CAN/CSA Z243.200-92 est désignée sur différentes plates-formes et par différents groupes et personnes, sous divers noms :
Tous ces noms sont sans aucun doute dus à l'aspect rébarbatif de la référence à la norme. Pourtant cela n'est pas sans créer beaucoup d'ambiguïtés. En fait, pour l'approvisionnement (dans le cas d'un appel d'offres ou de la spécification précise de ce clavier dans un contrat d'achat par un utilisateur), il vaut toujours mieux citer le nom de la norme au complet, soit CAN/CSA Z243.200-92. Une norme peut être considérée comme un document juridique en bonne et due forme en cas de contestation.
Dans la norme canadienne proprement dite, seule la zone alphanumérique du module alphanumérique est normalisée, c'est-à-dire l'ensemble des touches alphanumériques, à l'exclusion même de l'emplacement des touches de fonction. Il va de soi qu'une touche de sélection du niveau 2 (touche « Shift », ou touche « Majuscule », tous deux termes insuffisants pour désigner la technologie actuelle des claviers) et une touche de sélection du niveau 3 (touche « AltGr », touche « Option », touche « AltCar », selon le constructeur, d'où la nécessité de normaliser un peu les termes), sont nécessaires pour taper les lettres les plus courantes du français. Avec la norme actuelle, une touche de changement de groupe est nécessaire pour saisir les lettres utilisées en langue étrangère, ou même les ligatures Æ et Œ couramment utilisées en français intégral.
Le gouvernement canadien exige en principe cette norme pour son approvisionnement en claviers, dans les zones désignées comme bilingues au Canada (ce qui, objectivement, comprend tout le Québec, mais très peu d'autres régions du Canada), ou quand un usage bilingue est requis, peu importe le lieu. On exige que ce clavier soit conforme au niveau A de la norme, ce qui permet d'écrire en français, mais non en langue étrangère (ni en français intégral, car au moment où cette norme a été adoptée, les jeux de caractères sur le marché ne comprenaient pas couramment les ligatures Æ et Œ régulièrement utilisées en français soigné ou intégral).
Le gouvernement québécois exige également en principe cette norme pour son approvisionnement en claviers dans tous ses bureaux, peu importe leur endroit mais, depuis le tout début, il exige un niveau de conformité plus élevé, qui permet d'écrire en langue étrangère (notamment les trois langues de l'ALENA et les quatre langues européennes utilisées dans les deux Amériques), mais aussi en français soigné ou intégral (ce qui comprend les ligatures Æ et Œ).
Le gouvernement québécois exige aussi en principe la version à 48 touches alphanumériques de la norme (une version à 47 touches existe où la lettre Ù est absente, ce qui nécessite une touche morte pour l'accent grave [les claviers américains typiques ont cette géométrie à 47 touches, car elles n'ont besoin de rien de plus]), de même que l'étiquetage des touches de fonction, soit en français, soit avec les symboles de la norme ISO/CEI 9995-7 (403 Ko) (389 Ko).
Précisons que les termes de clavier CSA ou clavier ACNOR utilisés par certains a conduit à une ambiguïté imprévue pour plusieurs personnes de bonne foi : en effet tous les claviers vendus au Canada sont en principe conformes aux normes de sécurité électrique de la CSA (ACNOR), et ces normes n'ont bien entendu rien à voir avec la norme CAN/CSA Z243.200, qui normalise la disposition des caractères sur les touches.
Il est donc convenu ici de proposer le terme de « clavier québécois » pour désigner un clavier respectant les conditions suivantes :
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1. Seul le module alphanumérique est normalisé par la norme canadienne de clavier.
2. On doit à Alain LaBonté l'élimination de touches mortes pour les lettres ÉÈÀÇÙ.
3. Appellation incomplète et ambiguë.